À BBC Media Action, nous avons développé des moyens qui permettent de refléter l’égalité des sexes et de lutter contre les stéréotypes de genre dans nos contenus. Nos programmes visent à répondre aux besoins des hommes et des femmes et à améliorer l’égalité des sexes.
En utilisant la recherche depuis le début, quel que soit le problème, nous essayons de comprendre comment les hommes et les femmes sont affectés et comment ils peuvent contribuer à tout changement. Voici quelques exemples de la façon dont nous procédons, tirés de nos programmes diffusés dans le monde entier.
En Afghanistan, le pourcentage de femmes dans le public du studio d’Open Jirga (jirga signifie « assemblée » en langue afghane) est passé de 28% à 57% en cinq ans. Le programme a réalisé cela en étant attentif aux préoccupations et aux coutumes au public féminin.
Par exemple, l’équipe a réussi à contourner la contrainte des femmes qui ne peuvent pas se déplacer toutes seules en leur permettant de voyager ensemble. Ils ont également utilisé des femmes pour recruter des femmes et leur ont permis de garder l’anonymat en se couvrant le visage et en changeant de nom si elles le souhaitaient. Toutes ces mesures ont collectivement engendré une augmentation massive dans le nombre du public féminin.
Le programme de discussion Sanglap (Dialogue) du Bangladesh a créé un environnement dans lequel les femmes se sentaient à l’aise et soutenues. Leur équipe de gestion d’audience était composée principalement de femmes et elles ont discuté de manière informelle avec le public féminin avant le tournage, elles ont discuté des sujets et instauré la confiance.
Open Jirga a étendu le champ de sa recherche de femmes panélistes, faisant même appel à des femmes afghanes qui vivaient à l’étranger. Ils ont également contacté les organisations de femmes dans les provinces pour trouver des femmes éloquentes et ont demandé des recommandations aux femmes dirigeantes locales. Ces tactiques ont permis au pourcentage de femmes dans leurs panels de passer de 20% à 45%.
Au Bangladesh, Anika est l’héroïne d’une série télévisée intitulée Ujan Ganger Naiya (Naviguer à contre-courant). C’est une jeune femme intelligente et confiante, mariée à l’âge de 16 ans. Malgré son mariage précoce, elle décide de suivre une formation d’agent de santé. Au fur et à mesure que les séries se succédaient, le personnel avait le sentiment qu’elles passaient de l’état de sensibilité au genre vers l’état transformateur en matière de genre.
Mariée contre son gré à l’âge d’enfance dans la série 1, Anika termine ses études dans la série 2, qui la représente en tant qu’agent de santé et affichant plus d’indépendance vis-à-vis de son mari et de sa famille. Dans la série 3, d’avantage de personnages féminins deviennent autonomes et contestent les opinions des hommes et la discrimination à l’égard des femmes.
Au Soudan du Sud, Life in Lulu est un feuilleton radiophonique hebdomadaire populaire diffusé à travers tout le pays. Lulu est un village fictif, qui abrite une variété de personnages colorés. Avec un certain nombre de scénarios liés au genre, le programme met l’accent sur le rôle important que jouent les femmes dans la gestion des conflits.
Mama Sunday est un personnage principal dans le feuilleton, une vielle du village que tout le monde admire. Développé tout au long de la série, ses rôles d’artisane de la paix, de médiatrice décideuse sont bien reconnus par les auditeurs, qui la voient comme quelqu’un qui rassemble les gens et résout les conflits.
En Sierra Leone, l’équipe derrière Tok Bot Salone a constaté que les questions sociales « d’ordre générales » attirent les femmes (et les hommes) qui pourraient ne pas se considérer intéressés par la politique en raison de normes sociales discriminatoires. Tous les vendredis, ils publiaient une vidéo sur une question d’ordre générale dans laquelle l’un des membres de l’équipe enregistrait un passage devant la caméra sur ce qu’ils ressentaient à l’égard de ce sujet. C’était un point d’entrée pour impliquer les femmes sur leur site de réseaux sociaux, puis ils ont commencé à utiliser d’autres films pour contester les normes et les stéréotypes, que ce soit autour du mariage ou qui fait le ménage.
La présentatrice de l’émission a un grand un nombre d’abonnés en ligne et utilise son profil pour lancer des discussions, ce qui a conduit les femmes à la page Facebook de BBC Media Action Sierra Leone, la page la plus populaire du pays et qui a remporté un prix « Africa Digital Media Award ». De plus, nous ciblons la publicité pour toucher les femmes et demandons aux femmes stagiaires de nous aider à comprendre comment leurs pairs consomment les médias.
En rendant leur contenu pertinent, engageant et divertissant pour les femmes, l’équipe de la Libye produit de courtes vidéos sur les Libyens qui réussissent, souvent axées sur des modèles féminins.
Mais il n’est pas nécessaire que le contenu porte sur les femmes libyennes pour les engager. Le public féminin sur Facebook a aimé nos histoires sur la façon dont la politique a influencé la vie des gens, qui présentaient les perspectives des hommes et des femmes à la fois. Alors que 36% des utilisateurs de Facebook sont des femmes, 40% des personnes qui aiment la page de l’équipe de la Libye sont des femmes, un exploit qui défie les probabilités démographiques.
Au Nigéria, les productrices sont encouragées à publier sur Facebook pour équilibrer la voix et le ton de leur production. L’équipe mène des campagnes sur les réseaux sociaux pour la Journée internationale de la femme et la fête des mères ; elles s’associent également aux organisations de femmes sur les réseaux sociaux pour partager du contenu avec leurs abonnés.
À travers leurs publications sur les réseaux sociaux, l’équipe vise à remettre en question la manière rigide dont les rôles des hommes et des femmes sont parfois perçus. Par exemple, sur la page Facebook de Ya Take Ne Arewa (Que se passe-t-il dans le Nord), le message est que la santé d’un enfant n’est pas seulement la responsabilité de la mère, mais de toute la communauté – y compris les hommes. Ils se concentrent sur « l’amour d’un parent », pas seulement d’une mère, et ils font même un spot sur « ce que mon père fait pour moi » pour encourager les pères à être plus actifs dans la vie de leurs enfants.
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